mardi 13 juillet 2010

Détox

It's raining men, c'est fini... J'en pleurerai presque.

La Coupe du monde est terminée…Mesdames tout le monde sait que vous vous réjouissez de cette nouvelle, alors allez, n’ayez pas peur, désamorcez ces cris de joie qui stagnent dans votre gosier ! C’est de bonne guerre, vous avez le droit d’être soulagées… Votre homme peut vaquer à ses occupations usuelles, c’est-à-dire, le Tour de France, la Coupe Davis et le retour de la Ligue 1… Oui parce qu’en sport quand il n’y en a plus il y en a encore… Mais alors, c’est quoi l’effet post-Coupe du monde ?

Bon comme les Français n’ont pas brillé vous avez dû faire face à des pffffffffffffffffff en veux-tu en voilà, des discussions à n’en plus finir sur qui a fait quoi, qui a dit quoi, qu’est-ce qu’il a dit exactement, des situations qui ont presque rendu cette compétition intéressante, ou en tout cas intrigante. On peut dire que le football a attiré votre attention, ou qu’il fait tout pour ! Toujours pas convaincues ? Pour vous en remettre une couche, je vais vous parler d’hommes…

Du côté des joueurs, c’est le temps des vacances et du repos avant le début de la saison. Les Champions du monde vont pouvoir se la raconter dans les vestiaires de leurs clubs respectifs, et les grands perdants subiront quelques petites chambrades du type, « évite de taper la barre la prochaine fois » ou « mets-toi au kung-fu il paraît que ça revient à la mode (toute traduction en néerlandais de cette phrase est la bienvenue) », « t’as pas les mains dans tes poches » ou encore « mais vous avez des nouvelles de Raymond Domenech »… Oui parce que Raymond Domenech, aujourd’hui tout le monde s’en fout. Les regards (et les espoirs) se tournent vers Laurent Blanc, nouveau sélectionneur au style encore peu défini, qui devra tout de même sortir une équipe pour le match amical contre la Norvège qui aura lieu le 11 août prochain (déjà ?!). Un moment à décrypter sans faute, que je vous suggère de noter dans votre agenda now.

Quant à moi, après avoir fait banquette quelques temps à côté d’experts chics et variés que je salue et remercie de leur patience pédagogique, j’amorce une nécessaire période de détox qui m’étonne moi-même… Même si cette Coupe du monde est considérée comme très moyenne en ce qui concerne le jeu par les commentateurs, elle m’a fourni mes premiers émois footballistiques entre grands moments (USA-Slovénie !), gestes fous (Suarez qui élimine le Ghana avec sa main from Uruguay), des coups de gueule, des incompréhensions, du jeu et des faits de jeu. Des styles et surtout des joueurs, dont je vous livre mon top 3 personnel en rougissant frontalement, en hommage aux Champions du monde, les braves Espagnols.

3. Tim Howard : gardien américain dont on pouvait entendre les hurlements jusque dans mon 17eme arrondissement parisien (et puis fallait bien un pyjama dans ce top 3).

2. Diego Forlan : immense attaquant uruguayen qui a marqué 5 buts pendant cette Coupe du monde et porté une belle équipe bleue jusqu’en demi-finale.

1. Gérard Piqué : défenseur espagnol avec une étoile dorée dans les yeux…

En hommage à Constance (et à vous toutes mesdames), amatrice de football et supportrice de l’Espagne hier soir, comment ne pas évoquer le capitaine ibérique Iker Casillas qui non seulement arrête les buts (m’enfin c’est son boulot vous me direz), passe du rire aux larmes avec ses maniques oversized et ne peut s’empêcher d’embrasser sa girlfriend journaliste qui recueille ses propos suite à la victoire (d’ailleurs c’est déontologique cette itv ?). Un moment que vous apprécierez et qui vaut bien quelques soirées difficiles…

jeudi 8 juillet 2010

La Coupe du Monde du hors-jeu

Ou comment maîtriser une règle soit disant obscure en quelques matchs.

Et oui le hors-jeu n’a plus de secret pour moi, c’est officiel. Nous avons dépassé ce cliché et je vais vous dire pourquoi : c’est visuel en fait le hors-jeu. On aura beau vous l’expliquer 1000 fois, quand vous êtes devant un match et votre chouchou marque un but qui peut le faire gagner, que celui-ci est refusé, une image apparaît sur votre écran et tout est dit. Enfin tout… Pendant cette Coupe du Monde il y a eu pas mal d’erreurs d’arbitrage qui réinstaurent le dialogue sur l’arbitrage vidéo, et le hors-jeu en fait partie. Ce week-end nous avons eu un sublime exemple d’Argentins désespérés après avoir encaissés 3 buts : pas moins de quatre joueurs étaient potentiellement en situation de hors-jeu devant la cage du pyjama allemand. Facile à détecter celui-là… Je vous passe l’exemple anglais. Hier soir lors de la première demi-finale Pays-Bas/Uruguay (3-2) le deuxième but hollandais est frappé par un joueur hors-jeu et cela à une incidence sur le score et le mental des joueurs adverses. De même que sur mes acolytes du soir qui clairement étaient au bout du rouleau de l’arbitrage international. L’arbitre et ses deux assistants deviennent des protagonistes essentiels du jeu, objets de tous les courroux ou de la plus grande admiration.

So long Mr Forlan

Hier je me situais moi-même dans une situation de hors-jeu. Je participe comme beaucoup de gens, à un concours de pronostics et pour des raisons stratégiques j’ai misé sur la Hollande. Je l’avoue j’ai fait passer la raison avant le cœur pour gagner et ma culpabilité bleue a pris des proportions au fur et à mesure du match.

En début de match, en compagnie de mes amis du soir, on fait du Footheureuse ‘classique’ avec des phrases du genre ‘euh il faudra m’expliquer pourquoi les Hollandais jouent en orange’ (© Mambo, le retour). ‘C’est pas vraiment un orange, je dirai que c’est plus un corail’ (© Footheureuse). Des ‘Il a l’air un peu gros le 17, non ?’ (© Jean-Baptiste) et des obligatoires ‘il est pas mal la queue de cheval dis donc’ (© Bérénice) suivi de ‘oui j’aime beaucoup ce qu’il fait ce mec-là’ (© Footheureuse à propos de l’Uruguayen Caceres, dans le Top 10 des joueurs les plus séduisants).

Mais petit à petit, je me rends compte du style des Hollandais, grâce à l’éclairage de mes experts du soir. Un jeu bourru, fait de fautes musclées, loin de l’élégance de feu de notre belle équipe américaine (paix à son âme). Je me retrouve dans la situation où je désire foncièrement que mes favoris perdent et que les Uruguayens remportent leur ticket pour la finale. Et jusqu’au bout on y a cru, puisque ces Sud-Américains n’ont rien lâché. Rajoutez à cela une remarque d’une des convives précisant que les joueurs de la Céleste ont décidé de reverser leur prime à leur pays, et vous avez une Footheureuse qui baigne dans sa propre ignorance footballistique. Greg, mon voisin de canapé ne m’a pas ménagée avec un crescendo de sorties sublimes que je vous jette ainsi pour votre plaisir et le mien : « Tu peux pas jouer contre la Hollande sans qu’il y ait forcément quelqu’un qui perde un genou ». A la deuxième mi-temps : « Le seul truc qu’on peut espérer voir c’est Van Bommel sur une civière ». Et le fatal ; « Si je croise des Hollandais cet été… ».

Le pronostic est un jeu dangereux, et pour citer notre nouveau sélectionneur : ‘l’important c’est d’être le plus juste possible’…

mardi 6 juillet 2010

Européenne

Avant d’aborder les demi-finales, petit retour sur des quarts étranges…

Ce weekend, les quarts de finale de la Coupe du Monde nous ont donné du fil à retordre… Dans l’ordre : Pays-Bas-Brésil (2-1), Uruguay-Ghana (1-1 tirs aux buts et victoire de l’Uruguay), Allemagne-Argentine (4-0 aïe) et Espagne-Paraguay (1-0). Comme l’indiquent les scores, deux surprises dont une punition infligée par l’Allemagne à l’Argentine qui donne toute la mesure à une phrase inattendue (mais appréciée) prononcée par mon père en début de match : « mais Maradona, son costume il est trop grand, non ? »… Oui, c’est bien résumé, malgré son charisme et son envie, le sélectionneur et champion du monde argentin portait pendant cette Coupe du Monde un costume trop grand pour lui. Les fiers Allemands avec leurs quatre buts incontestables poursuivent leur route vers les demi-finales et élimineront peut-être, après l’Angleterre et l’Argentine, un autre favori : l’Espagne. Côté Brésil, on peut dire que le football européen continue de faire une démonstration de sa qualité dans les jambes des joueurs néerlandais qui sont en passe de torpiller le jaune et bleu roi, les deux couleurs de cet été fashion, pour imposer un orange complètement ignoré par les tendanceurs depuis des lustres…

Et c’est le drame…

Le match moche de la Coupe du Monde est officiellement Uruguay-Ghana : un but partout implique des prolongations et tout était permis pour ces deux équipes que peu de commentateurs auraient placé dans ces cases du tableau en début de compétition. A quelques secondes de la fin des prolongations, les Ghanéens font un coup franc de la dernière chance qui se termine dans les mains de Luis Suarez, attaquant uruguayen mais pour l’occasion gardien de but improvisé. Par ce geste, Suarez sauve son équipe de l’élimination à quelques secondes de la fin du match, et surtout fait passer Thierry Henry et la qualification française pour une sombre histoire préhistorique. Suarez est exclu mais heureux (ce qui n’est apparemment pas incompatible) et un penalty est tiré par le Ghana via Asamoah Gyan qui rate et ouvre la porte des tirs aux buts. Énormes rebondissements révélateurs de la tension de ces matchs primordiaux à cette étape de la Coupe du Monde. Le Ghana aurait dû être qualifié sans ce geste d’anti-jeu formellement interdit. La séance de tirs aux buts commence et Gyan, courageux, est le premier tireur à viser la cage côté ghanéen : comme pour remettre les compteurs à zero, ou se prouver à lui-même qu’il est capable de toucher les filets, il s’avance et là on prie pour qu’elle rentre parce que c’est trop violent comme moment. C’est tout un continent qui tremble, et la justice du sport qui réclame une finalité positive à ce match qui n’en finit plus. Comme dirait un ami Jérôme, « dans ces moments-là c’est bien plus que du football, le joueur devient un prophète ». Une allusion biblique à l’image de ce moment douloureux : Gyan marque mais deux de ses coéquipiers ratent et propulsent la bande de Diego Forlan en demi-finale. Le match de samedi soir entre l’Espagne et le Paraguay aurait également pu tourner au vinaigre pour les Espagnols : deux penaltys ratés par chacune des équipes ont fait vaciller la balance mais l’Espagne a finalement pris l’avantage dans la douleur. Il fallait avoir le cœur bien accroché pour supporter ces résultats, qui font néanmoins de la Coupe de Monde ce qu’elle est, un espace de rebondissements, un lieu des possibles, un sas d’incompréhension et de passion, un moment d’humanité assez incroyable. A suivre, les deux demi-finales cette semaine : Pays-Bas-Uruguay et Allemagne-Espagne. La finale 2010 sera certainement Européenne, et après tout c’est ce que nous sommes, donc Go Europe (on est quasi certain de ne pas finir dans les choux).

jeudi 1 juillet 2010

J'suis passée du côté obscur...

Une Coupe du Monde sans tirs au but, c'est pas une Coupe du Monde...

Hier j’ai eu un moment d’excitation extrême vers 18h30… Rien à voir avec l’approche des soldes ou l’heure de l’apéro (ce qui entre nous commence sérieusement à inquiéter mon entourage) : j’ai assisté à une séance de tirs au but. Alors le principe c’est qu’on arrête tout, on se concentre sur son téléviseur, on recharge son pacemaker et on ajuste son sonotone !

Sayonara

C’était pour départager le Japon et le Paraguay dans l’avant-dernier huitième de finale de la Coupe du Monde… Je sais, c’est moche d’attendre ce genre d’issue mais ça fait partie du jeu comme les hymnes, les cheveux longs dans le cou et les erreurs d’arbitrage… Ce match était un événement puisque le Paraguay et le Japon pouvaient se qualifier en quart de finale de la Coupe du Monde pour la première fois de leur histoire. Le suspense était donc à son maximum, le score de 0-0 s’étant maintenu jusque dans les prolongations. Il faut bien départager les équipes, et après 120 minutes de jeu, les joueurs ne faisaient plus que traîner leur vieille carcasse en attendant la suite. La suite c’est quand même un peu l’équivalent de la guillotine… Les équipes doivent tirer à tour de rôle cinq penaltys et celui qui maintient l’avantage gagne. C’est un moment d’une intensité complètement géniale : des faces à faces se succèdent, les visages sont concentrés, le monde regarde et attend un peu de voir qui va se planter ou qui va sauver son pays. Il y a des héros et des malchanceux qui incarneront victoire ou défaite, et referont ces quelques secondes mille fois dans leur tête pour comprendre ou ne jamais oublier.

Les tirs au but c’est aussi les 10 minutes de célébrité du gardien de but (méga zoom sur le pyjama) : le portier doit subir les assauts répétés de joueurs qui canardent sa cage, son abside, à quelques mètres… C’est carrément l’exécution. Les goals ont l’œil du tigre, ils savent qu’ils peuvent en arrêter des ballons, même dans ces conditions : il faut juste décider de quel côté tu pars, sentir instinctivement où le joueur va frapper, pénétrer dans son cerveau un quart de seconde, et te propulser dans les airs avec tes maniques. C’est beau. Bon en l’occurrence hier personne n’a rien arrêté. Le ballon a trouvé les filets à chaque tir, sauf un qui s’est pris la barre. Dans ce genre de compétition couperet, il faut un homme qui fait une erreur, ou un autre qui fait un exploit. Cet homme, hier, se situait dans la première catégorie : le Japonais Komano sort le valeureux Japon de la compétition, de même que le dernier représentant asiatique… Salut les Bleus.

Le G8

Huit équipes demeurent en compétition pour les quarts de finale : quatre représentent l’Amérique du Sud (Argentique, Brésil, Paraguay et Uruguay), puis on retrouve l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas et le Ghana, outsider à suivre sans aucune modération. Mon problème c’est que ces quarts de finale auront lieu vendredi et samedi et que ça fait deux jours sans football alors qu’on nous avait habitué à des matchs tous les jours. Cette privation inadmissible annonce la fin de cette belle aventure : il vous reste 8 matchs pour devenir addict, comme moi…